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Selon Elon Musk, l’intelligence artificielle (IA) pourrait être plus dangereuse que les armes nucléaires. Les IA sont au cœur de l’actualité depuis la fin de 2022, lorsque le robot conversationnel ChatGPT a été médiatisé. Certains parlent de révolution, d’autres d’apocalypse. Certains évoquent même une quatrième faille narcissique de l’humanité après la révolution copernicienne, le darwinisme et la psychanalyse. Voilà que l’intelligence échapperait désormais à l’homme.

Alors, l’intelligence artificielle est-elle une véritable révolution ? Quel avenir pour l’intelligence artificielle? En quoi va-t-elle impacter socialement l’humanité ? Peut-on y résister ? Peut-on la réguler ? Voilà les questions vertigineuses posées aux invités de cet épisode du Club Le Figaro Idée, le docteur Laurent Alexandre et le professeur de philosophie Jean-Michel Besnier.

Quel avenir pour l’intelligence artificielle?

Présentation des invités

Bon, rappelons un peu qui sont nos invités. Laurent Alexandre, énarque chirurgien et auteur de nombreux ouvrages autour des nouvelles technologies. Il a notamment publié La Guerre des intelligences et récemment ChatGPT va nous rendre immortels. Il fait le pari d’une prédiction audacieuse qu’il explique dans ce livre.

D’un autre côté, nous avons Jean-Michel Besnier, professeur émérite de philosophie à la Sorbonne Université et pionnier dans la réflexion autour de la philosophie et des nouvelles technologies. Il est l’auteur de Demain les post-humains, le futur a-t-il encore besoin de nous ? et co-auteur avec Laurent Alexandre du livre Les robots font-ils l’amour ? Le transhumanisme en 12 questions.

Début de la conversation : L’IA et son impact sur l’humanité

Une révolution chumpétérienne ?

Laurent Alexandre entame la discussion en décrivant l’IA comme une révolution schumpétérienne, comparable à la vapeur et à l’électricité. Il estime que l’IA va provoquer des avancées majeures en génétique, en médecine et même dans des domaines comme l’utérus artificiel.

“Ce moment de bascule où l’intelligence artificielle nous dépasse, même si elle n’a pas encore de conscience artificielle, est un moment bouleversant pour tout le monde,” déclare-t-il.

Une anticipation de la singularité

Laurent Alexandre met aussi en avant l’idée de la singularité, moment où l’IA deviendra non seulement supérieure mais autonome. Il cite des prévisions qui établissent que l’IA sera des millions de fois plus intelligente que l’homme avant 2033. Cela soulève des questions fondamentales sur notre place en tant qu’espèce.

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Perspective de Jean-Michel Besnier : Une vision nuancée

L’IA, une bulle de savon ?

Jean-Michel Besnier, de son côté, est plus réservé. Il rappelle que l’IA existe depuis longtemps et que ses prouesses actuelles, bien que remarquables, ne sont pas révolutionnaires au point de transformer notre compréhension de l’intelligence humaine.

“Je ne pense pas que ce soit bouleversant au point de laisser oublier que l’intelligence, ça n’est pas simplement la faculté de résoudre des problèmes,” dit-il.

L’intelligence humaine : interaction et ambiguïté

Pour Jean-Michel Besnier, l’intelligence ne se limite pas à la résolution de problèmes mais inclut la capacité à interagir avec d’autres humains de manière complexe et ambiguë. Un point que les IA, aussi avancées soient-elles, ne peuvent pas encore atteindre.

Vers la Singularité : Est-ce crédible ?

ChatGPT et sa capacité d’empathie

Laurent Alexandre revient sur les capacités de ChatGPT, notant qu’il est non seulement capable de diagnostics médicaux plus rapides que les experts humains, mais il est aussi deux fois plus empathique que les médecins selon une étude récente. Il invoque ici l’idée que l’IA pourrait surpasser même les capacités émotionnelles humaines.

“GPT-4 est plus convaincant qu’un humain pour persuader quelqu’un de quelque chose,” affirme-t-il.

La dissension de Jean-Michel Besnier

Jean-Michel Besnier reste sceptique quant à l’idée que l’IA puisse véritablement comprendre ou remplacer l’intelligence humaine, notamment dans ses aspects les plus subtils comme l’empathie réelle, qui nécessite une compréhension profonde et non algorithmique des relations humaines.

La quête d’immortalité : Réalité ou fiction ?

Deux visions de l’immortalité

Laurent Alexandre expose les deux visions principales de l’immortalité soutenues par les leaders de la Silicon Valley. D’un côté, l’immortalité biologique via l’augmentation technologique du corps humain, et de l’autre, l’immortalité numérique à travers l’upload de nos cerveaux dans des ordinateurs.

“Je ne prends pas parti, mais je constate qu’il y a deux courants : un courant de pensée qui veut l’immortalité biologique par la manipulation de notre corps et puis un courant post-humaniste qui veut que l’intelligence artificielle incorpore notre pensée et nous remplace.”

La perspective philosophique de Jean-Michel Besnier

Jean-Michel Besnier considère que la quête d’immortalité des transhumanistes relève davantage du fantasme que d’une réalité imminente. Pour lui, l’immortalité telle qu’envisagée par ces courants oublie l’aspect fondamental de la mort comme transformation nécessaire dans toute spiritualité et tradition humaine.

“Pour être immortel, il faut mourir. C’est la leçon de pratiquement toutes les grandes spiritualités et toutes les religions.”

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La régulation de l’IA : Un défi titanesque

Les difficultés de la régulation

Laurent Alexandre admet que réguler l’IA sera extrêmement difficile, notamment en raison de la rapide évolution de la technologie et de la compétition géopolitique avec des nations comme la Chine.

“Nous serions totalement vassalisés par une Chine qui elle n’aurait pas arrêté la guerre technologique.”

Une perspective de gouvernance globale

Jean-Michel Besnier propose des solutions en termes de régulation éthique et politique. Il souligne la nécessité d’un consensus global pour limiter les excès technologiques tout en rappelant les défis éthiques majeurs posés par des technologies aussi puissantes.

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Un appel à l’équilibre

L’importance de la culture générale

Pour Laurent Alexandre, la meilleure façon de préparer les futures générations à un monde dominé par l’IA est de renforcer la culture générale.

“Les trois points essentiels pour l’éducation des enfants face à l’intelligence artificielle, c’est : 1. la culture générale, 2. la culture générale, et 3. la culture générale.”

La sagesse de ralentir

Jean-Michel Besnier, quant à lui, plaide pour une approche plus mesurée qui valorise la réflexion, la lenteur et l’interaction humaine.

“La vitesse n’est pas une valeur, la vitesse est au mieux, pour l’instant, une fatalité mais faisons en sorte de ralentir.”

Quel avenir pour l’intelligence artificielle?

Dans ce débat animé et passionnant, les visions contrastées de Laurent Alexandre et de Jean-Michel Besnier offrent une riche matière à réflexion. D’un côté, une approche qui embrasse le potentiel illimité de l’IA et de l’autre, une perspective critique qui rappelle les limites intrinsèques de ces technologies et l’importance des valeurs humaines.

Qu’il s’agisse de régulation, d’éthique ou de la quête d’immortalité, le futur de l’IA reste un sujet brûlant et complexe. Les questions soulevées dans ce débat vont continuer à alimenter les discussions dans les années à venir concernant l’avenir pour l’intelligence artificielle?

En attendant, il est essentiel de rester informé et de participer activement à ces discussions pour préparer un avenir équilibré et durable.

“Il est important que tout le monde soit dans le bateau.” – Laurent Alexandre

Vous pouvez retrouver cette émission sur le figarootv.fr et sur YouTube. Pour une écoute en podcast, n’hésitez pas à la regarder pendant vos heures d’immortalité que vous vous offrirez grâce à ChatGPT.

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