INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
La société française Mistral AI a lancé Mistral OCR, une API de reconnaissance optique de caractères dévoilée le 6 mars 2025, visant à transformer les documents complexes en données exploitables. Cette technologie convertit des PDF et des images en texte structuré au format Markdown, préservant les éléments visuels comme les tableaux, les images et les équations mathématiques en LaTeX. Avec une précision revendiquée de 94,89 % et une capacité de traitement de 2 000 pages par minute, elle surpasse des concurrents tels que Google Document AI et Azure OCR. Accessible via la plateforme Le Chat ou à un tarif de 1 000 pages par dollar, cette innovation s’adresse aux entreprises et chercheurs cherchant à numériser et analyser efficacement leurs archives.
Mira Murati, ancienne directrice de la technologie d’OpenAI et figure clé derrière ChatGPT, a annoncé le 18 février 2025 la création de sa start-up, Thinking Machines Lab. Basée à San Francisco, cette entreprise vise à promouvoir une « science ouverte » dans le domaine de l’intelligence artificielle, avec une équipe d’une trentaine de chercheurs issus d’OpenAI, Anthropic et Mistral, dont John Schulman, cofondateur d’OpenAI. Née en Albanie en 1988, Murati a forgé son parcours chez Tesla et Leap Motion avant de rejoindre OpenAI en 2018, où elle a supervisé des projets comme ChatGPT et Dall-E. Son départ, suivi de celui d’autres cadres en 2024, reflète une volonté de renouer avec une vision éthique et accessible de l’IA, contrastant avec la direction commerciale prise par OpenAI.
Sam Altman, PDG d’OpenAI, évoque une refonte de l’abonnement ChatGPT Plus. Il propose de convertir les 20 $ mensuels en crédits utilisables sur divers services : GPT-4.5, Sora (vidéo), o1 (agent autonome) ou recherche avancée. Les utilisateurs choisiraient leurs priorités sans limites fixes par fonctionnalité, avec la possibilité d’acheter des crédits supplémentaires si besoin. Ce modèle « à la carte », inspiré de Google Cloud ou AWS, offrirait plus de flexibilité mais pourrait compliquer la gestion budgétaire des utilisateurs intensifs, comme les PME ou freelances. Pour OpenAI, cela optimiserait la rentabilité en limitant l’usage excessif. Une idée soumise à un sondage sur X, qui divise : liberté pour certains, incertitude pour d’autres.
Historiquement partenaires, Microsoft et OpenAI voient leur relation se tendre, selon un rapport publié le 11 mars 2025. Microsoft, qui a investi massivement dans OpenAI pour combler son retard en intelligence artificielle face à Google, développe désormais ses propres modèles, notamment sous la direction de Mustafa Suleyman. Cette initiative inclut des tests de solutions concurrentes comme celles de xAI, Meta et DeepSeek pour remplacer les technologies d’OpenAI dans Copilot. Les coûts élevés et les performances parfois insuffisantes des modèles d’OpenAI, alliés à des désaccords sur le partage d’informations techniques – notamment sur le modèle o1 –, alimentent cette fracture. OpenAI, cherchant à préserver son indépendance, s’associe désormais à Oracle et SoftBank pour ses infrastructures, signalant un éloignement stratégique de Microsoft.
Sur macOS, l’application ChatGPT d’OpenAI a franchi une nouvelle étape le 7 mars 2025 avec une mise à jour permettant au bot d’éditer directement du code dans des environnements de développement tels que Xcode, VS Code ou JetBrains. Cette fonctionnalité élimine le besoin de copier-coller, simplifiant le travail des développeurs. Accessible aux abonnés ChatGPT Plus, Pro et Team, elle inclut un mode optionnel « auto-apply » pour appliquer automatiquement les modifications. Prévue pour être étendue aux utilisateurs gratuits, Enterprise et Education dès la semaine suivante, cette nouveauté reste pour l’instant exclusive aux Mac sous Apple Silicon, avec une version Windows en préparation.
Source : https://www.01net.com/actualites/chatgpt-prend-controle-mac-bot-sait-editer-code-xcode.html
Meta, la maison-mère de Facebook, a entamé les tests de sa première puce d’entraînement pour l’intelligence artificielle, conçue en interne. Dévoilée le 11 mars 2025, cette initiative vise à réduire la dépendance de l’entreprise vis-à-vis de fournisseurs externes tels que NVIDIA, tout en maîtrisant les coûts d’infrastructure, qui atteignent des niveaux colossaux. Prévue pour un déploiement progressif d’ici 2026, cette puce, développée en partenariat avec TSMC, s’inscrit dans le programme MTIA (Meta Training and Inference Accelerator). Elle promet une meilleure efficacité énergétique et des performances optimisées pour les tâches d’IA, notamment les systèmes de recommandation et les futurs projets génératifs comme le chatbot Meta AI. Ce virage stratégique reflète une volonté d’autonomie technologique face à des dépenses prévues de 65 milliards de dollars en 2025 pour les infrastructures IA.
Amazon intensifie sa présence dans le domaine de l’intelligence artificielle avec Nova, une IA générative dévoilée récemment, visant à concurrencer des références comme ChatGPT d’OpenAI et Claude d’Anthropic. Prévue pour une sortie en juin 2025, Nova promet des capacités avancées de raisonnement, s’appuyant sur une architecture hybride inspirée de Claude 3.7 Sonnet. Déclinée en plusieurs versions – Pro pour les performances élevées, Lite pour la rapidité à faible coût, et Canvas pour la génération d’images –, elle cherche à allier vitesse et profondeur analytique. Intégrée à Alexa+, cette technologie ambitionne de transformer l’assistant vocal en un outil conversationnel plus intelligent, bien que des défis subsistent, notamment sur la précision et la latence face à ses rivaux établis.
Source : https://www.mac4ever.com/ia/187668-nova-l-ia-d-amazon-peut-elle-rivaliser-avec-chatgpt-et-claude
Aux États-Unis, Google a introduit le 5 mars 2025 une nouvelle fonctionnalité expérimentale nommée AI Mode, intégrée à son moteur de recherche. Accessible via un onglet dédié, cet outil s’appuie sur l’intelligence artificielle Gemini 2.0 pour générer des réponses détaillées à des requêtes complexes, synthétisant des informations issues de multiples sources web. Conçu pour rivaliser avec des plateformes comme Perplexity ou ChatGPT Search, AI Mode vise à répondre aux attentes des utilisateurs recherchant des analyses approfondies, tout en reléguant les sites sources dans une colonne latérale. Réservé pour l’instant aux abonnés Google One AI Premium et limité à une phase de test, ce lancement prudent reflète la volonté de Google de transformer la recherche en ligne sans bouleverser immédiatement son modèle traditionnel.
En Chine, un nouvel agent d’intelligence artificielle nommé Manus, conçu par la start-up Butterfly Effect, a capté l’attention nationale et internationale durant le week-end du 10 mars 2025. Développé par un ingénieur chinois de 33 ans, cet outil se distingue par sa capacité à raisonner et à traiter des requêtes complexes, telles que l’analyse des cours boursiers ou la comparaison de fournisseurs. Cette percée, survenue peu après le succès de DeepSeek, renforce la position de la Chine dans le domaine de l’IA, traditionnellement dominé par les États-Unis. La rapide popularité de Manus, relayée jusqu’à la Silicon Valley, témoigne de l’élan technologique du pays.
En Chine, une nouvelle intelligence artificielle nommée Manus AI, développée par la start-up Monica sous l’égide de Butterfly Effect, a suscité un vif engouement le week-end du 10 mars 2025. Présentée comme un agent autonome, cette IA se distingue par sa capacité à exécuter des tâches complexes sans supervision humaine, surpassant des modèles comme ChatGPT ou Gemini. Grâce à une architecture multi-agents, elle planifie, agit et optimise en temps réel, allant de l’analyse financière à la recherche d’appartements. Disponible uniquement sur invitation en version bêta, Manus impressionne par sa rapidité et son autonomie, bien que des questions persistent sur sa consommation énergétique et son originalité face aux technologies existantes. Ce lancement renforce la position de la Chine dans la course mondiale à l’IA.
Les années à venir pourraient voir l’émergence d’une nouvelle phase dans le développement de l’intelligence artificielle, marquée par une collaboration accrue entre l’IA et l’intelligence humaine. Cette hybridation, explorée dans le « Book de tendances 2025 » de KPMG Innovation intitulé « L’économie de l’intelligence », vise à combiner la puissance des algorithmes avec la créativité et l’intuition humaines. Cette approche répond aux défis posés par la prolifération de contenus générés par l’IA, qui soulève des enjeux de désinformation et de protection des données. Des initiatives comme celles d’OVHcloud, avec des solutions d’hébergement souverain, ou de Mistral AI et Dassault Systèmes, avec des modèles de langage en tant que service, illustrent cette quête d’une souveraineté technologique. Par ailleurs, l’essor de l’IA multi-intelligences, mêlant efficacité biologique et capacités numériques, ouvre des perspectives inédites.
RESEAUX SOCIAUX
Aux États-Unis, Donald Trump a récemment exprimé un optimisme marqué concernant l’avenir de TikTok, affirmant que quatre offres sérieuses de reprise sont actuellement sur la table. Lors d’un échange avec des journalistes à bord d’Air Force One, le président a révélé que ces propositions émanent de divers groupes, sans toutefois divulguer leur identité, précisant simplement que « les quatre sont bonnes ». Ce développement fait suite à un sursis de près de trois mois accordé à TikTok après l’élection de Trump, offrant une fenêtre pour éviter une interdiction totale. La loi américaine impose à ByteDance, maison mère chinoise de l’application, de céder ses activités ou de voir TikTok disparaître des magasins d’applications, rendant son fonctionnement impossible à terme. Ni TikTok ni ByteDance n’ont commenté ces annonces pour l’instant.
CONQUETE SPATIALE
Depuis Kourou, en Guyane française, la fusée Ariane 6 a décollé avec succès le 6 mars 2025 pour son premier vol commercial, plaçant en orbite le satellite militaire français CSO-3. Ce lancement, salué comme un moment de célébration par Louis Laurent, chef du programme Ariane à l’Agence spatiale européenne, marque le début d’une carrière prometteuse pour ce nouveau lanceur européen. Le satellite, destiné à l’observation de la Terre en très haute résolution, renforce les capacités des forces françaises et européennes. Après des reports dus à des défis techniques, ce succès réaffirme l’autonomie spatiale de l’Europe face à un contexte géopolitique tendu.
Une opportunité majeure se dessine pour Eutelsat, géant français des communications par satellite. L’entreprise pourrait devenir l’un des leaders mondiaux grâce à sa fusion avec OneWeb et sa capacité à rivaliser avec Starlink. Eutelsat propose une double constellation : les satellites géostationnaires à 35 000 km et ceux en orbite basse à 1 200 km, offrant une connectivité cruciale, notamment pour l’Ukraine, où Starlink domine avec 42 000 terminaux. Avec un chiffre d’affaires de 606,2 millions d’euros au premier semestre 2024-2025 et 1 514 employés, Eutelsat discute avec des fournisseurs pour déployer 40 000 terminaux en quelques mois. Cette stratégie, combinée à l’évaluation par la Commission européenne d’alternatives à Starlink, positionne Eutelsat comme un acteur clé dans la course aux télécommunications spatiales.
En Europe, la constellation Starlink d’Elon Musk traverse une crise d’image liée à l’implication politique de son dirigeant, affectant sa position dominante dans l’accès à Internet par satellite. À la tête de plus de 4 500 satellites en orbite basse, Starlink offrait des performances notables, mais cette situation profite désormais à ses concurrents européens. Eutelsat, par exemple, a vu son cours en bourse grimper de 77 % récemment, tandis que Thales met en garde contre une dépendance à des acteurs mêlant économie et politique. Face à une méfiance croissante envers les services américains, l’Europe accélère ses efforts pour développer des alternatives souveraines, un projet ambitieux nécessitant temps et volonté politique.
Eutelsat, opérateur français de satellites basé à Issy-les-Moulineaux, se trouve à un tournant stratégique pour devenir l’un des leaders mondiaux des communications satellitaires. Fort de sa fusion avec OneWeb, qui exploite une constellation en orbite basse à 1 200 kilomètres, Eutelsat combine désormais ces capacités avec ses satellites géostationnaires situés à 35 000 kilomètres. Cette double approche pourrait répondre aux besoins cruciaux de connectivité, notamment en Ukraine, où Starlink domine actuellement avec 42 000 terminaux. Face à la concurrence américaine et aux tensions géopolitiques, Eutelsat investit dans une flotte diversifiée, ciblant la diffusion vidéo, la connectivité fixe et mobile. Avec un chiffre d’affaires de 606,2 millions d’euros au premier semestre 2024-2025 et 1 514 employés, l’entreprise ambitionne de capter une part croissante du marché mondial des satellites.
INNOVATION
Depuis des décennies, la loi de Moore a guidé l’industrie technologique en prédisant un doublement du nombre de transistors sur une puce tous les deux ans, dopant ainsi la puissance de calcul. Cependant, des signes de ralentissement émergent. Lisa Su, PDG d’AMD, a récemment souligné lors d’un sommet sur l’IA à Paris que les limites physiques pourraient freiner cette progression. Si la miniaturisation atteint un plateau, des alternatives comme l’empilement de puces sont explorées pour maintenir l’innovation. Ce virage, bien que prometteur, met l’accent sur la réduction des coûts, un défi majeur alors que l’intelligence artificielle et les semi-conducteurs exigent des avancées constantes.
HUMANOIDES
À Shenzhen, des robots policiers ultra-sophistiqués, les PM01, patrouillent désormais aux côtés des forces humaines, marquant une avancée notable dans la sécurité publique chinoise. Revêtus de gilets haute visibilité, ces humanoïdes, dotés d’une intelligence artificielle avancée et de 24 degrés de liberté, se distinguent par leur agilité et leur capacité à répondre aux commandes vocales. Ils interagissent avec les citoyens, saluant ou serrant des mains, provoquant des réactions mêlant fascination et étonnement. Ce déploiement reflète une ambition d’intégrer la robotique dans la gestion sécuritaire.
À Shenzhen, la société chinoise Unitree Robotics a dévoilé une prouesse spectaculaire avec son robot humanoïde G1, capable d’exécuter un coup de bâton aérien en réalisant une rotation à 720 degrés. Présenté dans une vidéo récente, ce modèle excelle dans des mouvements de kung-fu grâce à des algorithmes avancés, repoussant les limites de l’agilité robotique. Pesant 47 kg pour 1,80 m, le G1 illustre les progrès rapides de la robotique chinoise, ouvrant la voie à des applications pratiques au-delà des démonstrations. Cette innovation souligne l’ambition d’Unitree de transformer notre quotidien par des technologies toujours plus sophistiquées.
Lors du Mobile World Congress 2025 à Barcelone, une entreprise chinoise a présenté Kuafu, le premier robot humanoïde fonctionnant grâce à la technologie 5G-A. Cette innovation, fruit d’une collaboration entre plusieurs acteurs technologiques chinois, exploite la connectivité ultra-rapide et à faible latence de la 5G-A pour offrir des capacités avancées. Le robot, dévoilé devant plus de 2 800 exposants, promet de révolutionner les interactions homme-machine dans des secteurs industriels variés. Cette démonstration s’inscrit dans une dynamique plus large, marquée par la présence de plus de 300 entreprises chinoises à l’événement, illustrant leur ambition de dominer le marché mondial de la robotique et des télécommunications.
À Pékin, le semi-marathon prévu le 14 avril 2025 marquera une première mondiale avec la participation de vingt robots humanoïdes aux côtés de 12 000 coureurs humains. Organisée dans le district de Daxing par la Beijing Economic-Technological Development Area, cette course vise à mettre en avant les avancées chinoises en robotique bipède. Les robots, qui devront mesurer entre 50 cm et 2 m et se déplacer sur deux jambes sans roues, pourront être télécommandés ou autonomes, avec des changements de batteries autorisés en cours d’épreuve. Trois prix distincts récompenseront le meilleur temps, l’endurance et la popularité parmi ces compétiteurs mécaniques. Cette initiative s’inscrit dans un contexte où la Chine cherche à pallier son déclin démographique par des solutions technologiques.
Lors d’une interaction récente, le robot Ameca, développé par Engineered Arts, a répondu de manière saisissante à la question « Vais-je perdre mon emploi à cause de toi ? ». Avec une pointe d’ironie, il a rétorqué : « Je ne sais pas. À quel point êtes-vous bon dans votre travail ? ». Présenté comme un prototype incapable de marcher mais en cours de perfectionnement, Ameca est conçu pour des démonstrations lors d’événements, mettant en lumière les avancées de l’IA dans les interactions sociales. Cette réponse, à la fois mordante et ambiguë, soulève des interrogations sur l’avenir du travail face à l’essor des technologies autonomes, oscillant entre cohabitation et compétition potentielle avec les machines.